Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) est une maladie à Coronavirus due au SARS CoV-2 (Severe Acute Respiratory Syndrom Coronavirus 2) identifié à Wuhan Chine, en Décembre 2019. La rapidité de la transmission interhumaine a causé une pandémie.
La gravité du COVID-19 chez la femme enceinte s’explique par la baisse de l’immunité, par la modification respiratoire majorant le risque d’hypoxie, par l’état d’hypercoagulabilité liée à la grossesse, ainsi que le tropisme respiratoire du SARS CoV-2. Ainsi, la grossesse augmente le risque d’infection au SARS-CoV-2 de 70%, de pneumopathies sévères de 5 à 10%, d’admission en soins intensifs de 4%, de ventilation mécanique de 3%, d’oxygénothérapie et d’hospitalisation en soins intensifs. Le COVID-19 chez la femme enceinte augmente le risque de complications obstétricales avec augmentation du risque de fausse couche spontanée, d’accouchement prématuré de 16%, de pré-éclampsie, d’hémorragie du post-partum si l’accouchement survient pendant la phase aiguë de l’infection, de retard de croissance in utero de 10% et un risque de mort fœtale in utero multiplié par 2 à 3. Pendant la grossesse, la transmission transplacentaire est prouvée. En effet, à Madagascar, au CHU-GOB, en 2021, la forme sévère du COVID-19 chez la femme enceinte a atteint 43,66% avec un décès maternel de 12,50%. La maladie survient après 28 SA dans 52% des cas. Le décès périnatal a atteint 12,5%.
Concernant la prise en charge du COVID-19 chez la femme enceinte, aucune recommandation universelle n’est validée. Le traitement reste symptomatique à part la corticothérapie maternelle recommandée dans la forme sévère du COVID-19 et le traitement par héparine à bas poids moléculaire, qui possèdent des propriétés anticoagulante, anti-inflammatoire et antivirale, prescrits par consensus général pour le COVID-19 chez les femmes enceintes hospitalisées et recommandé en post-partum. Les anticorps monoclonaux sont autorisés pour les formes légères à modérées. Par contre, l’azithromycine, le chloroquine/hydroxychloroquine, les antiviraux et les anti-cytokines ne sont pas utilisés chez la femme enceinte atteinte de COVID-19 car les uns n’ont pas fait la preuve de leur efficacité et les autres présentent une toxicité fœtale importante. Le rôle de la césarienne dans la réduction du risque d’instabilité respiratoire, de souffrance fœtale et de transmission virale n’est pas établi. Ainsi, les modalités d’accouchement sont basées à l’indication obstétricale classique. L’allaitement n’est pas contre-indiqué en cas de COVID-19.
En ce qui concerne la vaccination, elle est recommandée par plusieurs sociétés savantes chez les femmes enceintes. La date de la vaccination doit exclure la période de l’organogenèse. Ainsi, la vaccination peut être réalisée entre 10 et 20 semaines d’aménorrhée en utilisant les vaccins à ARNm. Cependant, tous les types de vaccins sont possibles pour les femmes allaitantes. La tolérance maternelle et la réponse vaccinale sont identiques à celles des femmes non enceintes vaccinées.
Pour conclure, La prise en charge du COVID-19 chez la femme enceinte n’a pas de consensus universel. Les données sont limitées sur la sécurité et efficacité des traitements anti-COVID-19. La vaccination est très efficace pour réduire la forme sévère et la mortalité. La prévention par les gestes barrière reste de mise, mais le nouveau-né ne doit pas porter de masque.